Excellent billet du Contrarien sur un

Les mots exacts de l’agence Standard & Poor’s

« Nous estimons que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n’amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme, et que la persistance d’un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d’envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles. »

Comment voulez-vous qu’il en soit autrement ? Nous en sommes à des réformettes alors que notre situation exige une refonte profonde de l’ensemble du fonctionnement de notre système économique. Je vous passe l’ensemble de l’argumentaire de l’agence de notation S&P. Ceux qui le souhaitent pourront néanmoins aller consulter le document PDF de 3 pages que je vous mets en lien de bas de page. Prenez le temps de le lire car il est particulièrement instructif sur nous-mêmes. En gros, nous sommes déjà sur les niveaux d’impôts et de prélèvements les plus élevés de l’OCDE. Nous avons tous les records. 53 % d’impôts sur le PIB, 4 % de déficit ce qui nous fait bien une dépense publique de 57 % du PIB… Hélas, comme dans le jeu télévisé : « Le chiffre est bon ! »

La drôate avait été critiquée par la gôche lors de la première dégradation de la note souveraine de notre pays. Aujourd’hui, les discours sont exactement les mêmes… mais inversés. Le jeu de communication politique se poursuit invariablement, comme un vieux disque rayé entre une drôate discréditée et une gôche incompétente et pleine de lâcheté. Il y a quelques jours, je vous faisais remarquer qu’avec la fronde bretonne, le recul sur l’écotaxe, ou encore sur la taxation rétroactive de l’épargne, notre gouvernement était tout simplement coincé. Il est devenu impuissant. Nous sommes, car il s’agit d’une responsabilité collective, devenus impuissants. L’État, notre pays, c’est vous, c’est lui, c’est elle, c’est moi, c’est chacun d’entre nous. Nous sommes la France et nous sommes l’État. Parfois, nous cotisons et payons. Parfois, nous recevons et bénéficions d’un avantage. Naturellement, nous voulons payer le moins possible et recevoir le plus possible. Au bout d’un certain temps, cette schizophrénie financière, aggravée par des politiques irresponsables, nous conduit droit dans le mur, à savoir la faillite, qui sera l’aboutissement logique de tout ce processus à l’œuvre depuis 40 ans. Notre gouvernement est donc devenu impuissant. Impuissant pour lever plus d’impôts. Impuissant pour réduire significativement les dépenses de notre pays. Incapable (à gauche comme à droite) de maîtriser le coût d’un État-providence devenu obèse, une obésité morbide comme disent les médecins.

''« Dans le même temps, il nous semble que les pouvoirs publics disposent désormais d’une marge de manœuvre réduite pour augmenter les recettes. Le mécontentement grandissant de l’opinion publique face au poids croissant de la fiscalité a récemment conduit à des revirements de politique fiscale. Comme nous estimons également que la latitude du gouvernement pour réduire significativement les dépenses sur la période 2013-2016 est limitée, nous pensons que la marge de manœuvre budgétaire de la France s’est réduite. Auparavant, nous la considérions comme élevée au regard des pays comparables. »''

D’ailleurs, l’agence Standard & Poor’s ne nous cache aucun élément puisque dans son communiqué, elle nous explique avec transparence selon quelles conditions elle serait amenée à augmenter notre note ou encore à la diminuer.

''« Nous pourrions abaisser la note de la France si, contrairement à nos attentes actuelles, le déficit public se creusait sensiblement au-delà de nos prévisions, ou si nous considérions que l’engagement des pouvoirs publics de contenir l’endettement faiblissait, ou si la concrétisation d’engagements potentiels portait la dette publique nette au-delà de 100 % du PIB. Nous pourrions également abaisser la note de la France si nous constations une nouvelle détérioration des conditions de financement, dans ou hors de la zone euro, menaçant de manière importante et inattendue la stabilité financière du pays. À l’inverse, nous pourrions relever la note de la France si la dette nette passait au-dessous de 80 % du PIB ou si une amélioration réelle de la compétitivité économique induisait une croissance supérieure à nos prévisions actuelles. »''

Alors avant que notre dette diminue sensiblement et que notre croissance soit très forte, il est plus que probable que notre note soit à nouveau dégradée et cela est parfaitement logique, car nous sommes dans la chronique annoncée de la faillite de la France. C’est un drame, mais aucun drame n’a jamais été stoppé avec un « esprit de Munich », et hélas, pour nous tous, c’est celui qui souffle sur nos mamamouchis.